SAUVONS NOS ARBRES !
Association pour la sauvegarde des arbres et des forêts à Genève



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BRÈVE HISTOIRE DES ABATTAGES À GENÈVE


En 1680

Pernette Favre, qui avait enlevé l'écorce d'un arbre de la Treille, est traînée dans la ville en chemise, les pieds nus, une torche à la main : c'est la peine habituellement réservée aux traîtres !


Rembrandt


Jusqu'en 1982

La cité des parcs est une ville verte [...] Il y a un très ancien respect de l'arbre. Et les arbres genevois sont bien protégés […]
L'arbre est un vieux compagnon qui [...] contribue à rendre cette cité habitable. Debout comme nous, comme nous aussi attaché à ses racines, il nous demeure proche et sa mort nous frappe comme celle d'un ami [...] L'arbre est considéré comme un autre soi-même par la sagesse populaire […]
L'arbre de notre ville et de nos parcs, celui qui nous accompagne dans notre existence quotidienne, qui accueille les oiseaux, qui confère à nos rues un supplément d'âme. Nous avons un merci à lui dire, un hommage à lui rendre, qu'il se dresse seul à un carrefour ou qu'il vive en famille dans notre plus grande forêt citadine, le Bois de la Bâtie.[...]
C'est notre chêne genevois, cet arbre majestueux qui fait l'ornement - et participe à la célébrité - de Vandoeuvres et de Bardonnex. [...] Les vigoureux chênes genevois qui ont donnés leur nom à deux communes, Chêne-Bourg et Chêne-Bougeries.
(Genève et ses arbres. Dicastère des affaires sociales, écoles et environnement. 1988)



Fragonard


Les auteurs de ces lignes très idylliques, écrites en 1988, ne semblent pas avoir été particulièrement observateurs, car si la majorité des arbres centenaires vécurent quasiment sans l'ombre d'une menace d'abattage jusqu'en 1982, les choses vont ensuite très rapidement changer.

Dès 1982

Le SEVE devient l'un des services les plus importants de l'administration municipale. En 1986, son budget se monte à 14 millions de francs.

On veut d'abord rassurer le bon peuple :

Une première constatation étonnante, mais réconfortante s'impose d'office : les arbres les plus vieux ne sont pas obligatoirement les plus malades. Il semble au contraire que plus la végétation vieillit, mieux elle se porte !
(Roger Beer. Les arbres en ville de Genève: un exemple de gestion informatisée. 1987)

Le SEVE doit […] tenir compte des richesses floristiques et faunistiques des parcs et, plus généralement, du milieu urbain en vue d'aménager des biotopes viables pour les différentes espèces susceptibles de se développer en ville.
(Roger Beer. Les Parcs de Genève.)


Mais, entre eux, les technocrates arboricides ne cachent pas leurs véritables intentions :

Il s'agit de prévoir la politique de remplacement des arbres en ville.
(Roger Beer. "La Suisse" du 25 février 1990)

II est plus que nécessaire, indispensable de remplacer les arbres, sans attendre qu'ils soient morts ou menacent ruine au nom de la sécurité, et non pas un par un mais en bloc... 450.000 arbres à conduire, depuis leur installation jusqu'à leur remplacement, représentent d'importants volumes de bois à évacuer, tant en déchets de tailles qu'en coupes... La nature ne peut être que policée, la conduite des arbres aussi... Des actions d'animation devraient venir à l'appui pour expliquer localement, à l'aide de panneaux, les opérations engagées.
(J.-C. Guérin. Le Patrimoine Arboricole de la Ville de Paris)


Le texte ci-dessus, bien que concernant Paris, s'applique parfaitement à Genève. Il a d'ailleurs paru dans une brochure éditée par le SEVE.

Le Service cherche à acquérir des arbres à long terme au moyen de contrats de culture. L'idée générale de ces contrats est de confier la culture et l'entretien d'une certaine quantité d'arbres à des pépiniéristes privés en réservant ces végétaux aujourd'hui pour ne les planter que d'ici 3, 5, 15 ans, voire plus. En les réservant, le Service des parcs et promenades paie des acomptes successifs tous les deux ou trois ans suivant l'espèce et la croissance de celle-ci. A l'échéance du contrat, la Ville acquitte le solde de la valeur finale de l'arbre. Ce contrat très particulier précise, dans une trentaine d'articles, les modalités de culture (sevrages répétés, taille de formation, arrosage, préparation des plantes, etc.), la qualité des végétaux, les questions de responsabilités et d'assurance, etc. Tout le travail du pépiniériste doit être effectué sous la haute surveillance de la direction du Service des parcs et promenades. L'avantage de ce système est évident pour le pépiniériste: il est assuré d'écouler de grosses plantes.[…]
Toutefois, pour les deux parcs [des Eaux-Vives et de la Grange], ces chiffres révèlent qu'il faudrait remplacer 91% des arbres d'ici 2040 !
(Roger Beer. Les arbres en ville de Genève: gestion informatisée)


Nous avons bien lu :
91% des arbres des parcs de la Grange et des Eaux-vives seront remplacés d'ici 2040 !

Les grands arbres sont systématiquement abattus.
Conséquence directe : de nombreuses espèces d'oiseaux disparaissent.

Les ornithologues s'inquiètent, des habitants protestent :


Le Courrier, 01.05.1990 Journal de Franz Weber, avril 1990

GHI, 01.03.1990
Le Courrier, 01.05.1990

Le Courrier, 01.05.1990
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Le 15 juin 1990, ils lancent une pétition qui sera bien couverte par les médias.


La Tribune de Genève, 21.05.1990 GHI, 28.06.1990 Journal de Genève, 03.07.1990

Journal de Genève, 16-17.06.1990 Tribune de Genève, 16-17.06.1990 Pétition

Après quelques péripéties au SEVE (scandales, changement de direction), les abattages, qui semblaient diminuer, reprennent de plus belle.

En 2005, une association voit le jour, l'ASFAG, dédiée à la protection du patrimoine arboré de Genève.

On continue à détruire, sans discernement et sans retenue, malgré les protestations des habitants :

février 2005 : abattage de chênes en parfaite santé dans les forêts des rives du Rhône à Lancy (site protégé !)

décembre 2005 : abattages massifs dans le bois des Evaux (site protégé !)

décembre 2005 coupes rase dans la presqu'île de Loex (site protégé !)

janvier 2006 : 60 % des arbres, principalement des gros chênes plus que centenaires, en parfaite santé, sont abattus sur les rives du Rhône à Onex (site protégé et important biotope pour la faune !)


Et le massacre continue :

au parc Brot (Onex)

aux rives de l'Arve

à Chancy

à Cartigny (Moulin de Vert)

à Versoix

à Dardagny

aux falaises de Saint Jean

au Bois des Mouilles

à Champ-Dollon

le long de la Seymaz

en ville de Genève

etc, etc…
Promenade de l'Observatoire

Route de Meinier

Le 7 juillet 2008, Monsieur Daniel Oertli, nouveau directeur du SEVE, annonce son programme :
13.330 arbres seront abattus en ville de Genève !
Il dispose d'un budget de 15,8 millions pour le renouvellement du patrimoine arboré.

En 2009, l'association SAUVONS NOS ARBRES ! est créée.

Chaque mois, des centaines d'arbres sont abattus dans le canton.

Bientôt, il n'y aura plus d'arbres à Genève.

Réagissons avant qu'il ne soit trop tard !    Adhésion