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SAUVONS NOS ARBRES !
Association pour la sauvegarde des arbres et des forêts à Genève



VERS L'ARBRE-FRÈRE AUX JOURS COMPTÉS

Les arbres vus par les peintres et les poètes




Jacky Everaere Milans noirs au parc de la Grange Jacky Everaere



Je crie à ta présence
Arbre fragile dans le brouillard
Je sais qu'il faut beaucoup d'amour
Pour t'approcher
Toi qui ressemble à ce qui s'aime
Michel Soutter




Félix Valotton Claude Lorrain Albrecht Altdorfer



Il a l'air de porter tout le ciel dans ses branches.
Il se dresse touffu, secret, vertigineux :
Son tronc énorme est bossué d'énormes noeuds ;
De vifs surgeons verdoient à son pied centenaire ;
Chacun de ses rameaux semble un arbre ordinaire...
On le sent respirer, lent, de toutes ses feuilles.
Fernand Gregh




Claude Lorrain Claude Lorrain



Jean-Baptiste Camille Corot Jean-Baptiste Camille Corot




Une forêt nous précède
et nous tient lieu de corps.
Jacques Dupin



Albrecht Altdorfer




Et un grand Arbre, d'entre les arbres et les plantes obscures,
S'enflamme, secouant dans le vent froid du matin
Toute une foule de groupes
Tout un désordre de détails délicats,
De sa masse lumineuse de verdure.
Paul Valéry



Gustave Courbet



Jacky Everaere Jacky Everaere Jacky Everaere



Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché...
Sur un tronc nouailleux en cent lieux ébranché :
Et bien qu'au premier vent il doive sa ruine,
Et maint jeune à 1'entour ait ferme la racine,
Du dévot populaire être seul révéré.
Joachim du Bellay




Théodore Rousseau




Moi je voudrais être héros
Comme toi, corps dans le brouillard
Comme toi, arbre parmi l'ombre
Oui, comme toi, forte présence.
José Herrera Petere




II impose sa vie énorme et souveraine...
Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans...
Il semblait habité par un million d'âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux...
Et j'appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu'à mon coeur...
Et je baisais le tronc noueux, éperdument.





]'allai vers un arbre vert
poussé sur un tertre
et m'enlaçai dans les branches
merveilleusement heureux.
Emile Verhaeren José Herrera Petere



Jean-Baptiste Camille Corot Alexandre Calame Jan Brueghel




Lui, couronné de paix et de verdure,
Lui, jubilant d'oiseaux, lui blanc de fleurs,
Lui, nourri de discorde et fort de heurts
En qui la lutte élémentaire dure;
Le tronc farouche au sommet de sa tour
Ourdit ses noeuds, ses fourches, ses détours
Et se poussant de rupture en rupture
Maintient, victorieux, l'architecture.
Lanza del Vasto




Théodore Rousseau La Versoix en 1950 Camille Corot




O mes arbres
Mes seuls témoins debout dans la bêtise et dans la cruauté
Mes amis verts dans tant de larmes, dans tant d'échecs.
Jacques Chessex



Jacky Everaere Parc de la Grange



Parc de la Grange Jacky Everaere



Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu'à la chute en poussière.
Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer qu'ils sont tous là, comme des aveugles.
Ils gesticulent de colère si le vent s'essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune dispute.
Ils ne murmurent que d'accord.
Je sens qu'ils doivent être ma vraie famille. J'oublierai vite l'autre. Ces arbres m'adopteront
peu à peu, et pour le mériter j'apprends ce qu'il faut savoir :
Je sais déjà regarder les nuages qui passent.
Je sais aussi rester en place.
Et je sais presque me taire.
Jules Renard




Bois des Mouilles



Le destructeur des bois, l'homme au pâle visage.
Il aura tant rongé, tari jusqu'à la fin
Le monde où pullulait sa race inassouvie,
Qu'à ta pleine mamelle où regorge la vie
II se cramponnera dans sa soif et sa faim...
Entre des murs hideux un fourmillement noir;
Plus d'arceaux de feuillage aux profondeurs sublimes.
Mais tu pourras dormir, vengée et sans regret,
Dans la profonde nuit où tout doit redescendre:
Les larmes et le sang arroseront ta cendre,
Et tu rejailliras de la nôtre, ô forêt!
Leconte de Lisle







Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore.
Jules Supervielle
Route de Meinier





L'arbre, dans sa verticalité, est le lieu sacré où le ciel s'enracine à la terre...
Sa fragilité et sa puissance sont la nôtre...
Je ne puis échapper à l'arbre pas plus que je ne puis échapper à moi-même.
A l'image de l'arbre, le cosmos se régénère sans cesse...
Dans les religions archaïques, il est l'univers.
Charles Hirsch